VISITE DU JARDIN « LA VALLEE HEUREUSE »
( VISITE TOUT PUBLIC ET PUBLIC SCOLAIRE).
Jardin inscrit au titre des Monuments Historiques pour son intérêt historique et botanique.
Jardin « marqué » Esprit Parc National.
Etablissement accueillant un refuge LPO-SEOR
(mise à jour du 1 octobre 2024)
À propos de nous
Présentation générale du village du Brûlé.
Situé à 860 mètres d’altitude, le petit village du Brûlé, dépendant de la commune de Saint-Denis, est à lui seul un peu le reflet de l’interférence entre l’île déserte vierge et l’arrivée de l’homme.
Ce petit plateau, constitué d’une ancienne coulée du Piton des Neiges, terre acide, rouge parfois, délavée par les pluies d’été, est un peu aux confluents entre la forêt primaire et la grande ville, émanation directe de l’action de l’homme.
Il est de plus à mi-chemin entre diverses zones climatiques, et diverses strates de forêts, en somme une zone tampon originale, tant sur le plan humain que sur celui de la biodiversité.
Plusieurs hypothèses quant à l’origine de son nom : il s’agit du « pays brûlé » de Saint-Denis, une pente volcanique du Piton des Neiges ; on y a fabriqué, à une certaine époque, du charbon de bois, tant et si bien que les habitants de la ville regardant vers l’intérieur des terres, voyaient la montagne fumer continuellement…. D’où le nom du village qui fut également un lieu de marronnage dans le nord, le roi Laverdure ayant laissé son nom à un sentier.
Ce territoire des hauts, pourtant inféodé à la commune de Saint-Denis, conserve tout son particularisme, et ce, en dépit de son isolement et de son déclin relatif depuis la fin des années 60 …
Le village s’est développé au XIX e siècle comme lieu de « changement d’air », comme il en existe d’autres à La Réunion.
Ainsi pour la côte ouest, nous retrouvons Le Guillaume Saint-Paul et la Petite France. Pour la côte est, La Plaine des Palmistes, Salazie et Hell-Bourg. Pour le sud, Les Makes ou la Plaine des Cafres. Cette tradition du « changement d’air » répond à plusieurs besoins rencontrés, pendant l’été austral, par la population aisée des côtes : besoin de se mettre au frais, au vert pendant les mois les plus chauds de l’année (de fin décembre à fin mars, les fameuses vacances de « janvier-février » ayant perduré jusqu’aux années 1990) ; nécessité de tenter d’échapper au paludisme…. Rappelons en effet, qu’avec les bateaux de la marine à voile, du temps de la Compagnie des Indes orientales, un certain nombre d’espèces animales s’échappèrent des cales des bateaux : bien évidemment le rat, qui ravageait les vivres dans les fonds de cale, en conséquence, le chat, mais aussi le moustique vecteur du paludisme, l’anophèle qui infesta rapidement les côtes de cette île auparavant déserte, exempte de maladies tropicales et décrite comme l’Eden par les voyageurs anciens. Le paludisme causa de véritables hécatombes dans toutes les strates de la population.
Le développement du village drainât une population aux origines variées, encore présente à l’heure actuelle : notables de Saint-Denis venant en « changement d’air » ; descendants de noirs marrons issus de Mafate, passés par Dos d’Âne, la Roche Écrite et arrivés au village, pour trouver du travail ( domestiques ; gardiens ; jardiniers) ; cultivateurs de légumes et agriculteurs de Salazie, allant vendre leurs légumes jusqu’à la capitale, ayant au préalable gravi, panier de bazar sur la tête et pieds nus, « la verticale de Bourbon », abrupt rempart de 1000 mètres d’altitude qu’ils escaladaient, souvent de nuit (et les histoires de bêbête la nuit – chant du timize-) en marchant à peine 2 ou 3 kilomètres…. Cette population s’installa définitivement au village ou dans ses alentours hauts, cultivant le géranium (actuellement disparu en cette localité), les fruits et les légumes, les fleurs typiques de ces hauteurs, notamment les camélias et les azalées. La culture des Azalées donna naissance à un art particulier, celui des « bouquets la tête », qui fleurissaient les cimetières des bas lors de la Toussaint, ou encore utilisés lors de cérémonies malbar. Ces bouquets ronds étaient confectionnés au moyen d’une base sphérique de fougère aigle, dans laquelle étaient plantées les fleurs d’azalées, préalablement enfilées sur de fines tiges de bambou. L’artisanat du bambou et de la liane chèvrefeuille était également très présent au village, jusqu’à l’arrivée…. de la matière plastique …..
Le centre du bourg se caractérisait, jusqu’à la fin des années 60, par une profusion de grands jardins de changement d’air, communiquant souvent entre eux, et datant pour la plupart du second Empire (milieu du XIX e siècle)… La vie du village s’articulait autour de l’église et des deux boutiques chinois. L’une d’elle, « épicerie du Brûlé » existe toujours, bien qu’elle ait perdu les caractéristiques typiques de la boutique chinois des hauts. De l’autre, il ne reste qu’une petite case créole, normalement protégée, mais qui paraît à l’abandon.
La plupart de ces propriétés et de ces jardins, ont disparu en l’espace d’une quarantaine d’années, au gré des ventes par les propriétaires ( beaucoup ayant préféré, après l’ouverture de la première route du littoral, l’agrément confortable et plus artificiel de la côte ouest), et au gré des préemptions opérées par les diverses collectivités, reconvertissant un morceau de l’âme réunionnaise en aménagements divers, parfois absurdes, pas toujours heureux, et ne tenant pas souvent compte de l’histoire et de la géographie particulières de ce lieu, à mi-chemin entre la vie citadine et la vie de la forêt primaire.
Nos valeurs
Présentation de la visite grand public.
(vous trouverez de très nombreuses photos sur la page du jardin, en cliquant sur « albums ». https://www.facebook.com/lavalleeheureuse/ )
La visite « traditionnelle », pour les adultes dure environ trois heures, et met l’accent sur l’histoire des hommes et des plantes, dans les hauts de Saint-Denis. La biodiversité tant humaine que minérale, végétale ou animale ainsi que l’histoire de la Vie, magnifiquement concentrée sur une petite île perdue au milieu de l’océan Indien et très récemment peuplée, sont au cœur du message véhiculé lors de la visite guidée.
La visite guidée se fait sur réservation, en petits groupes conviviaux, directement auprès de la propriétaire du lieu ou en passant par l’OTI nord. Un site internet est en cours de réalisation.
Une fois le petit «baro », quasiment enfoui dans une touffe de bambou, franchi, vous plongerez pour environ trois heures dans un univers vert, reflétant l’histoire des hommes et des plantes à La Réunion…. Un condensé de biodiversité tant minérale, que végétale, animale ou humaine.
La première partie du jardin, la plus ancienne, est organisée en allées concentriques, en terrasses, épousant ainsi la forme naturelle du petit cours d’eau qui circule en ce lieu pendant la saison des pluies. Les anciens ayant le soin de s’adapter au milieu naturel, et non l’inverse comme cela se voit trop souvent maintenant malheureusement. Cet endroit a su conserver, au cours des siècles, la structure typique du jardin créole, que vous retrouverez partout, que ce soit dans les grandes « habitations » ou devant les charmantes petites cases des hauts……
Les petits chemins verts et moussus, sont bordés de haies de thé taillées et sont agrémentés de camélias anciens, d’azalées, d’hortensias et de fougères arborescentes indigènes. Çà et là, sur des talus de mousses, poussent au gré du vent et de la pluie, nombre de petites orchidées endémiques. Il vous sera présenté tous les efforts mis en exergue pour restaurer et conserver ce petit morceau de patrimoine, par ailleurs inscrit au titre des monuments historiques. Notamment, reconstituer l’ambiance si typique de nos jardins des hauts, frais, alternant ombres et lumières, odorants, à mi-chemin entre la « civilisation » et la nature brute de l’île déserte… Ainsi les camélias anciens, soumis à rude épreuve lors des cyclones (260 km/h avec Dîna en 2002), ont-ils tous été reproduits (boutures d’œil en vert) et replantés depuis une vingtaine d’années. Au total, et en pleine saison, vous pourrez admirer une quarantaine de variétés de fleurs de camélias différentes.
La seconde partie du jardin, correspondant au jardin créole « utile », abrite un kiosque placé sur l’emplacement et les fondations exactes de l’ancienne maison du gardien, dont il ne restait que des vestiges au sol. Un petit poulailler contemporain, situé au même endroit que le poulailler d’antan, abrite quelques grasses poules pondeuses.
En cet endroit, vous découvrirez diverses variétés de bambous, tous exotiques, notamment le bambou géant de Chine qui peut pousser de près d’un mètre par jour en pleine saison des pluies. Quelques épices, plantes médicinales et un magnifique camphrier, malheureusement espèce invasive, agrémentent ce lieu.
La troisième partie de cet endroit, nommée « l’arboretum », est originale pour un jardin créole de ce type. Sur une pente de ravine, s’étend en effet un petit morceau de forêt primaire que l’occupante des lieux tente de restaurer avec passion depuis une dizaine d’années. Ce petit morceau de ravine fut adjoint à la propriété par le grand-père de la propriétaire, lui-même passionné de botanique et par ailleurs médecin, dans les années trente, et disposant de si peu de moyens pour soigner la population. Décédé trop tôt en 1976, il n’a pas pu voir le fruit de son travail, resté à l’abandon pendant des décennies et envahi, étouffé par des espèces exotiques envahissantes.
Un travail de passionnée a été entrepris à cet endroit. Déjà, en cassant la pente d’érosion naturelle, par la réalisation d’allées bordées par le bois recyclé de l’élagage des espèces envahissantes. Les feuilles mortes sont ainsi calées, ne partent plus lors des pluies estivales et le sol, se reconstitue peu à peu, avec toute la micro- biodiversité souvent méconnue (vers de terre, insectes du sol, champignons, myxomycètes, mousses). Pas moins de quatre-vingt espèces endémiques ou indigènes ont été patiemment replantées en ce lieu, parfois en plusieurs exemplaires.
La visite s’achève par une petite pause sous le kiosque, où nous aurons loisir de discuter autour d’un bon thé chaud et de confitures maison.
Un petit stand de vente de confitures, de plantes et de divers articles artisanaux faits-main par mes soins vous est également proposé.
Nous repartons ensuite vers le petit portail et je peux vous proposer une initiation au bouturage de camélias, avant de vous quitter après être passés par la caverne des fées…
Présentation générale des visites destinées à un public scolaire.
Je vous propose d’accueillir une ou deux classes au jardin de La Vallée Heureuse, situé au village du Brûlé (Saint-Denis), pour une découverte patrimoniale, botanique, artistique.
Option 1 : visite simple la matinée.
Les visites proposées aux enfants véhiculent le même message, mais adapté selon les âges et selon les projets pédagogiques des enseignants. L’accent peut être mis sur l’histoire, la botanique, la sensibilisation à la fragilité et à la nécessité incontestable de préserver, conserver et restaurer les écosystèmes, l’impact de l’homme sur la fragilité de la Vie et les moyens d’y remédier, l’art et la nature, la créativité et les possibilités infinies mais absolues de la Vie.
En général, je propose une visite d’une heure/une heure trente à chaque classe. Je m’adapte totalement au public reçu ; ainsi les enfants des villes sont-ils parfois plus sensibles à la découverte simple de la nature, et avec eux, je prends plus le temps de l’Emerveillement devant les petites choses. Emerveillement que tant d’adultes ont oublié ou refusent car ils « n’ont pas le temps ». Avec eux, parfois, c’est déjà couper totalement les téléphones, regarder, découvrir, toucher, sentir, se poser, se calmer et se concentrer, se poser des questions sur le lien (intergénérationnel, avec les autres, avec le vivant, avec la biodiversité), apprendre aussi à avoir un regard critique MAIS constructif et dans l’action. Avec d’autres, déjà d’avantage sensibilisés, l’aspect historique, et l’enjeu de la conservation de la biodiversité pourront être abordés plus complétement, notamment la conservation et la restauration de la forêt primaire de La Réunion (avec un cas pratique qui fonctionne bien dans ce jardin).
Pendant la visite d’une classe, l’autre classe est accueillie sous un kiosque, encadrée par les adultes accompagnants (modalités à voir ensemble). Les enseignants peuvent prévoir s’ils le souhaitent, un petit goûter, des activités manuelles ou artistiques liées au lieu (peinture ; tableaux de végétaux ramassés sur le site ; constitution d’un herbier pour la classe ; écriture de poésie etc.) ; je peux mettre à disposition des enfants quelques livres adaptés pour raconter l’histoire naturelle de notre île (livres de Stéphanie Dalleau-Coudert).
Option 2 : visite d’une journée entière, avec pique-nique (non fourni) et atelier au choix (semis et bouturage ou herbier ou arts plastiques ou poésie).
Après la visite du matin et le pique-nique, je propose un atelier au choix : semis et bouturage ; ou herbier ; ou arts plastiques ou poésie. Tout le matériel est fourni par mes soins.
L’atelier semis consiste, après un rappel des diverses étapes de germination et de développement de la plante, à effectuer un semis simple (fleur ; plante aromatique mellifère ; plante nourricière). L’atelier bouturage, plus délicat, repose sur le même principe. Chaque élève repart ensuite avec son pot pour l’espace vert du collège, ou son domicile, ou une simple jardinière commune au sein du collège, en fonction des activités pédagogiques prévues (éducation au développement durable).
L’activité arts plastiques est modulable selon la demande des enseignants et consiste à utiliser des éléments végétaux récoltés (petits bois morts ; mousses ; feuilles sèches ; fruits secs ; pétales de fleurs ; petits cailloux etc. etc.) en vue d’une réalisation originale libre (dessin-tableau végétal ; mobile ; suspension végétale etc.).
L’activité « herbier » fait appel au sens de l’observation (je collecte moi-même les plantes avant la visite, selon les saisons et les points que souhaite travailler l’enseignant avec ses élèves) et à la concentration pour dessiner, identifier avec soin la plante. Les échantillons de chaque élève sont collectés par l’enseignant (chaque plante bien disposée dans un papier journal), ainsi que les planches dessinées par les enfants, en vue de la réalisation d’un herbier de classe collectif.
Pour les activités, je fournis pour les ateliers jardinage le matériel suivant : pots ; terreau ; graines (fleurs faciles comme œillets ; capucine, ou plantes aromatiques et mellifères comme basilic ; plantes nourricières : haricots ; tomates ; citrouille ; concombre ; radis). Et pour les ateliers arts plastiques, herbier et poésie : papier Canson ; cartons ; crayons ; feutres ; colle ; ficelle ; matériel végétal pour tableaux végétaux etc. etc. A voir ensemble également selon ce que vous souhaitez proposer aux élèves.
Tarifs scolaires.
- Visite simple, la matinée : 6€ par élève
- Journée au jardin avec ateliers : 8€ par élève.
- Accompagnants et enseignants : gratuité.
Informations pratiques.
Les visites ont lieu sur réservation.
Prévoir pour la visite : une paire de baskets ; un linge chaud ; un vêtement de pluie ; un produit anti-moustiques ; une casquette pour ceux qui craignent le soleil. Le coût de la visite s’élève à 12 € par adulte (+ 12 ans) ; 5 € (4-12 ans) ; 6 € par élève pour la visite simple ; 8 € par élève pour la visite-pique-nique-atelier.
Toilettes sèches sur place. Possibilités de pique-nique dans le village, place des Azalées ; à Mamode Camp ; à la zone de loisirs située un peu plus bas.
Localisation du jardin. La Vallée Heureuse. Allée Félicien Vincent. Le Brûlé. 97400-Saint-Denis.
Lignes de bus : 12 et 12 A (en passant par Bellepierre) ; 23 (en passant par Saint-François)
Réservations : pboyervidal@wanadoo.fr 0692-87-81-87. OTI Nord https://www.facebook.com/lavalleeheureuse/
Site internet : en cours de réalisation.
Prendre les rampes de Bellepierre. Si vous venez de l’ouest ou du sud, tournez à droite à la sortie du pont Vinh-San, passez devant le CHU et continuez.
Monter 11 kilomètres de route ponctuée de très nombreux virages ; comptez environ 25 à 30 minutes depuis l’hôpital.
Vous êtes arrivés au village du Brûlé lorsque la route se divise en deux : une route monte vers La Roche Ecrite ; l’autre redescend vers Saint-François.
Garez-vous sur la place du village du Brûlé (Place des Azalées), juste avant l’église, puis je vous invite à rejoindre le petit barreau à pied (5 minutes environ) : il n’y a en effet, pas de place pour se garer devant l’entrée de la Vallée Heureuse. Vous passez devant la boutique, appelée « Épicerie du Brûlé », vous la dépassez. La boutique forme un angle avec l’allée Félicien Vincent, sur votre droite donc, et la route principale par laquelle vous êtes arrivés. Vous empruntez l’allée Félicien Vincent. Toujours sur votre droite, vous apercevrez six petites cases en contrebas. Puis une haie de bambou (toujours sur votre droite) devant laquelle se dresse un muret. Dépassez le muret. Bien caché dans la haie, deux petites marches vous conduisent à un petit barreau en fer tourné sur lequel est indiqué le nom du jardin « La Vallée Heureuse » … C’est là et je vous y attendrai.
Possibilités de restauration au village, place des Azalées, écobox (appeler avant)
- Boutique « Boxer » : Epicerie du village.
- Pizza village : 0692 44 69 23. https://www.facebook.com/Pizza-Village-du-Brûlé-100702454658870/
- Snack Chez Jacky. Place de la mairie annexe. 0692-93-47-47.
Hébergement :
- Au jardin de La Vallée Heureuse, dans un bungalow indépendant et avec la possibilité de profiter du lieu. 80 € la nuit pour deux personnes. Tarifs dégressifs. Possibilité de commander un repas et un petit déjeuner (compter 17 € en plus par personne). 0692-87-81-87. pboyervidal@wanadoo.fr